• Immobilier : le marché séessouffle

    Depuis septembre, le marché du neuf et de l'ancien s'essouffle mais tous les acteurs de la profession mettaient ce symptôme sur le compte de la rentrée, des impôts... Rien de plus que d'habitude en ce tout début de second semestre et pas de quoi s'angoisser. Deux mois plus tard, un brin d'inquiétude commence à poindre et à traduire une réalité que les acteurs du marché se refusaient d'exprimer jusqu'alors : les acquéreurs continuent à bouder les bureaux de vente comme les agences. Les délais de vente entre particuliers s'allongent également. « Dans le logement neuf comme dans le logement ancien, les niveaux de prix devenus prohibitifs conduisent certains acquéreurs potentiels à renoncer à acheter un logement », observe Olivier Eluere, de la direction des études économiques du Crédit Agricole. De fait, comme le corrobore Gilbert Chouchana, responsable de deux agences Laforêt Immobilier dans le 14e arrondissement de Paris, « l'attentisme est généralisé. Il est dû à la raréfaction des acquéreurs qui ont de plus en plus de mal à financer leur acquisition. Cela ne va pas s'arranger si les banques remontent leurs taux. Mais le phénomène le plus marquant reste quand même la baisse importante du nombre d'acquéreurs ».
    Les promoteurs, euphoriques depuis près de cinq ans, notent, en effet, une régression des ventes. Dès lors, les stocks remontent, les mises en vente étant supérieures à celui des ventes, passant de 35.100 unités à mi-2004 à 44.400 unités mi-2005. Rien d'alarmant, mais une nette tendance au ralentissement des ventes à titre d'habitation principale comme à titre d'investissement. Et les prochaines mesures fiscales pourraient bien encore freiner l'ardeur des investisseurs.
    Dans l'ancien, la situation n'est guère plus florissante. Là encore, le stock se reconstitue. Pas de chiffres aussi précis que dans le neuf mais quelques signes peuvent interpeller, comme le souligne Henri Buzy-Cazaux, directeur général adjoint du groupe Foncia : « On observe une diminution de la fluidité du marché du fait de l'allongement de la durée d'une transaction qui oscille actuellement entre huit et douze semaines, parfois légèrement plus ce qui reflète un marché qui se verrouille. »


     
    Même approche de la part de Frédéric Pelissolo, président du réseau l'Adresse, notant : « Nous avons actuellement trois acquéreurs pour un même bien contre dix voici deux ans. » Ralentissement donc dans l'ancien avec des tendances contrastées en terme d'activités selon les régions, comme l'indique la Fnaim : 6,5 % dans le Sud-Ouest, 5 % dans le Nord et l'Est, 2,8 % dans les Alpes et le Centre mais aussi un recul de 7 % en Ile-de-France.
    Côté prix, l'accalmie semble également de mise, notamment dans l'ancien où, selon la Fnaim, les valeurs se sont accrues de 10,4 % sur un an au troisième trimestre 2005 contre 17,5 % l'année précédente à période comparable. Le haut de gamme n'échappe pas à cette correction du marché et il la prend même de plein fouet avec une augmentation actuelle du prix des biens de l'ordre de seulement 5 %.
    A ce ralentissement de la hausse des prix vient se greffer un autre phénomène : les taux d'intérêt des crédits ne baissent plus. Peut-être devrait-on d'ailleurs parler de conséquence mécanique, tant les deux aspects sont liés  . Ce n'est quand même pas une coïncidence si les prix de l'immobilier ont d'une part explosé au moment précis où les taux baissaient... Et d'autre part, se mettent à ralentir maintenant que les taux longs sur les marchés européens s'apprêtent à se relever.
    Or selon l'Anil (Agence nationale d'information sur le logement), dans sa dernière enquête en date du 15 novembre, force est de constater, dans les banques, l'arrêt de la baisse des taux de crédit. Certes, les enquêteurs ne sont pas entrés dans toutes les succursales. En outre, le taux facial affiché sur les vitrines reste susceptible d'arrangements à la baisse pour les clients réputés intéressants. Il n'empêche, d'un trimestre à l'autre, tous les établissements financiers suivis par l'Anil ont stabilisé leur offre, voire l'ont relevée.
    De toute façon, les crédits avantageux se révèlent de faux amis. D'abord, le niveau de l'inflation restant inférieur au taux effectif global des emprunts, l'effort de remboursement est réel, contrairement à ce qui se produisait dans les années 1980. Ensuite, les modes de financement se sont peut-être assouplis : on peut emprunter davantage et plus longtemps (lire page 9). La durée moyenne est passée de douze ans et cinq mois en 1995 à seize ans actuellement. Sans compter les offres de certaines banques qui font sauter la moyenne en proposant, à l'instar d'UCB, des financements sur 35 ans ! Las, comme les prix de la pierre ont une longueur d'avance, ils ne permettent pas d'acheter plus grand.

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